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Les bases de la photographie ferroviaire : matériel photo et réglages
Bienvenue sur ce tutorial, qui vous présentera globalement les bases de la photographie, ainsi que son application dans le domaine ferroviaire.
Il n'est en aucun cas question ici de vous "dicter" une manière spécifique de faire vos photos, mais uniquement de vous donner des conseils qui sont suivis par la plupart des photographes ferroviaires, et qui ont fait leur preuve.
Ce dossier peut très certainement être amélioré. Vous êtes encouragé à apporter votre contribution !
Ce dossier se découpera plusieurs sections :
▪ Quel matériel ? ▪ Les réglages, comment ça marche ? ▪ Comment cadrer ? ▪ Retoucher ses photos Dans cette partie du tutorial, il sera question du matériel photo ainsi que de leurs réglages.
Quel matériel photo ?
Pour la photo de train, qui nous amène souvent à monter en sensibilité ISO, je ne recommande vraiment pas les appareils compacts qui ne sont pas très bon en gestion du bruit. Je recommande donc les réflex numériques (il est maintenant possible d'en trouver à 600 euros avec un objectif bas de gamme).
Au niveau argentique, je ne peux vous conseiller, n'ayant aucune expérience dans ce domaine.
Généralement, les objectifs bas de gamme donnent des résultats assez potables. Mais on sent vite au bout de quelques temps que l'étendue de focale n'est pas suffisante, et qu'une ouverture maximale un peu plus grande serait bien utile (en effet, les objectifs grands publics ont généralement une ouverture maximale de f/5.6 à fond de zoom). Un zoom de type 24-70 F/2.8 (ou approchant) est une bonne solution. Si vous souhaitez acheter un téléobjectif (ce n'est bien sûr que mon avis), en ayant moi-même un, celui-ci est très très souvent resté dans son étui.
Si vous souhaitez faire de la photo de nuit, munissez vous d'un trépied solide (assez coûteux il est vrai, mais bien plus agréable à utiliser et bien plus fiable qu'un trépied à 40 euros).
Toujours est-il que, même si vous ne disposez pas de matériel haute qualité, cela ne vous empêchera pas de faire des photos convenables ! Il ne faut pas oublier que c'est le photographe qui fait 95% du travail.
Les réglages, comment ça marche ?
Ca y est, vous venez d'acheter votre premier appareil photo ! Mais vous vous perdez parmi la multitude de réglages possibles, et vous préférez laisser le mode automatique activé... Mauvaise idée ! Nous allons voir pourquoi.
Commençons par un petit rappel de fonctionnement d'un appareil photo... Lorsque vous appuyez sur le déclencheur de votre appareil, une trappe (appellée obturateur) située devant le capteur (ou la pellicule selon votre type d'appareil) s'ouvre et laisse passer la lumière pour que le capteur (ou pellicule) absorbe cette dernière.
Le but des réglages est d'influencer la quantité de lumière que le capteur/la pellicule absorbera, car selon les situations (de jour ou de nuit, par beau temps ou mauvais temps, ...), la quantité de lumière disponible ne sera pas la même. Ainsi, si les réglages sont incorrects, la photographie risque d'être soit sur-exposée (trop de lumière absorbée donc photo trop claire), soit sous-exposée (pas assez de lumière absorbée donc photo sombre).
Trois paramètres nous sont donnés :
▪ Le temps de pose (appellé aussi vitesse d'obturation) ▪ La sensibilité ISO ▪ L'ouverture de l'objectif ... chaque paramètre ayant ses limites. Les voici expliqués en détail... Le temps de pose (vitesse d'obturation)
Le temps de pose est le paramètre qui définit le temps (en secondes) pendant lequel l'obturateur reste ouvert pour laisser passer la lumière. Ainsi donc, plus le temps de pose est long (donc plus l'obturateur reste ouvert longtemps) et plus il y aura de lumière qui sera absorbée.
Toutefois, tout n'est pas rose : si le temps de pose est trop long, il est possible qu'un sujet en mouvement soit flou, voire même que la photo soit entièrement floue... En effet, si le sujet bouge et que le temps de pose est trop long, ce dernier ne sera pas figé (flou de mouvement), et si le temps de pose est supérieur (généralement) à 1/60 de secondes, la photo risque d'être entièrement floue si vous bougez (flou de bougé).
▪ Intéressons-nous tout d'abord au flou de mouvement...
Pour qu'un train soit figé, il faut généralement utiliser un temps de pose de 1/800 secondes au maximum. Le temps de pose varie bien entendu selon la vitesse du train (sur une ligne à grande vitesse, il vaut mieux opter pour 1/1600 voire 1/2000 de secondes).
Voici un exemple de photographie prise à 1/125 secondes (largement insuffisant donc) :
On constate bien que le nez du train est flou. Toutefois, à partir d'une certaine heure, ou après le coucher du soleil, la luminosité ambiante n'est plus suffisante pour pouvoir utiliser des temps de pose assez courts (comme dans le cas de la photo), sinon la photo serait trop sombre. Dans ce cas, il faudra jouer avec les deux autres paramètres (sensibilité ISO et ouverture) pour arriver à avoir une photo suffisament lumineuse et un train figé. Si les deux autres paramètres ne suffisent pas, il faudra abandonner la partie de photos. :-)
Note : le temps de pose est également influencé par la longueur de focale choisie (s'exprime en mm, plus la valeur est grande, plus la valeur d'agrandissement de zoom est importante). En effet, l'utilisation d'un téléobjectif donne une impression de lenteur du train, ce qui permet d'utiliser un temps de pose "moins court", tout en laissant un temps de pose égal à la longueur de focale (exemple : pour une longueur de focale de 400mm, vous devez être au moins à 1/400 de secondes), vos moindres mouvements étant amplifiés avec l'effet du zoom. À l'inverse, l'utilisation d'une longueur de focale grand angle vous oblige à utiliser un temps de pose très court.
En résumé : pour figer un train, utiliser un temps de pose de 1/800 secondes voire plus ou moins selon la vitesse et la longueur de focale. Si la luminosité est trop faible, essayez de jouer avec la sensibilité ISO et l'ouverture (voir plus bas). Sinon, il n'y a plus rien à faire.
▪ Le flou de bougé...
Passons maintenant au flou de bougé, qui se présente surtout lorsque la luminosité devient faible. Du coucher du soleil au lever le lendemain, il est en effet assez dûr de photographier à main levée :
- soit parce que le train sera flou s'il bouge - soit parce votre propre mouvement est "enregistré" par la prise de vue (comme nous l'avons vu au dessus, une grande longueur de focale amplifie grandement vos mouvements) Dans le deuxième cas, nous sommes dans la situation du flou de bougé. Voici un exemple en image :
Pour éviter ce genre de flou, il n'y a qu'une solution vraiment efficace : utiliser un trépied (ou poser son appareil sur un objet fixe). Les stabilisateurs (intégrés à l'objectif voire à l'appareil) peuvent aider pour pouvoir faire une photo à main levée, mais dans de rares cas (les photos restent nettes jusqu'à environ 1/15 de seconde).
Note : les trépieds peuvent être interdits en gare. Demandez préalablement l'autorisation au chef de gare.
En résumé : en dessous de 1/60 de seconde (en général), le trépied devient obligatoire.
La sensibilité ISO
La valeur de la sensibilité ISO définit la sensibilité du capteur/de la pellicule à la lumière. Plus la valeur est élevée et plus le capteur/la pellicule absorbera facilement la lumière. En contre-partie, plus la valeur de la sensibilité sera haute, plus il y aura de bruit (de grain pour la pellicule).
Voici un exemple du bruit que l'on peut trouver à une sensibilité ISO de 1600 :
À noter que plus la photo est sombre, et plus il y aura de bruit. Une photo bien exposée à ISO 800 peut donner d'excellents résultats, tout du moins sur des reflex numériques (la performance des appareils compacts et bridges au niveau du bruit est à l'heure actuelle plutôt désastreuse).
Généralement, l'ISO 100 et l'ISO 200 sont les sensibilités les plus fréquentes pour un temps ensoleillé. L'ISO 400 se révève utile par mauvais temps. Enfin, pour une photo de nuit, toujours utiliser la sensibilité la plus basse possible.
L'ouverture de l'objectif
L'ouverture de l'objectif est un élément important. Que définit-elle ? Reprenons nos leçons de photographie... Un objectif est constitué (globalement) d'une part des lentilles, et d'autre part de petites lamelles (composant ce que l'on appelle le rideau), placées à l'intérieur, et qui se rapprochent plus où moins selon l'ouverture choisie, permettant de laisser passer plus où moins de lumière. L'ouverture s'exprime sous la forme d'un nombre précédé de la lettre "f" (exemple : f/5.6). Attention toutefois, la numérotation va à l'inverse de la logique : en effet, un petit nombre (exemple : f/1.4) indique une très grande ouverture, alors qu'un grand nombre (exemple : f/22) indique une très petite ouverture. Bien évidemment, plus nous nous rapprochons des grands nombres, plus la quantité de lumière disponible sera faible, et il faudra peut-être selon la situation monter en sensibilité ISO ou mettre un temps de pose plus long.
Il faut noter que l'ouverture maximale d'un objectif est définie physiquement (et donc qu'un objectif à grande ouverture maximale coûtera plus cher). Plus l'ouverture maximale d'un objectif est grande, plus la quantité disponible de lumière sera élevée.
Nous avons donc la possibilité d'influencer à nouveau sur la quantité de lumière. Dans ce cas là, me diriez-vous, il suffit de rester sur l'ouverture maximale et puis basta. Que nenni ! L'ouverture a trois autres influences majeures :
▪ Le piqué
La finesse de la photo est d'une part dûe à la qualité du capteur/pellicule, et d'autre part à la qualité de l'objectif associé (n'attendez pas un résultat optimal sur un développement papier 20x30cm avec un objectif de basse qualité). Toutefois, le potentiel maximal des objectifs (pour la plupart, même ceux d'excellente qualité) n'est vraiment exploité que si l'on diminue l'ouverture de l'objectif. Par exemple, pour un objectif dont l'ouverture maximale est de f/2.8, il vaut mieux descendre à f/5.6 pour obtenir un piqué bien meilleur (si la situation le permet, bien entendu).
Attention : il n'est pas recommandé de fermer à plus de f/11 (environ) car au-delà, le piqué commence à décroître (quelque soit l'objectif, vu qu'il est impossible de braver les lois de la physique).
▪ Le vignettage
Le vignettage est un phénomène qui a pour effet d'assombrir les coins de l'image. En effet, il est possible que de l'utilisation de certains d'objectifs résulte un assombrissement des coins de la photo car leurs bords ne sont pas assez éloignés du capteur/pellicule et qu'ils "débordent" un peu sur celui-ci/celle-ci.
Ce phénomène est quasi-inexistant sur les capteurs dont la taille est inférieure à celle d'une pellicule standard 24x36mm (la plupart des capteurs de réflex numériques grand public comme les Nikon D50, D70, D80..., les Canon 300D, 350D, 400D, 20D, 30D, ...) dans le cas où l'objectif a été prévu à l'origine pour du format 24x36mm (certains objectifs sont en effet uniquement utilisables sur des petits capteurs, leurs lentilles étant plus petites).
Pour réduire cet effet (voire le faire disparaître), il y a d'une part la solution logicielle (réduire l'effet sur ordinateur avec un logiciel adapté, comme Adobe Camera Raw dans le cas où vous utilisez le format RAW pour vos photos) et d'autre part la solution matérielle, c'est-à-dire de diminuer l'ouverture de l'objectif (les résultats dépendront de l'objectif).
Vous pouvez trouver un exemple de vignettage à cette adresse.
▪ La profondeur de champ
Vous l'avez sans doute déjà remarqué sur des photos artistiques : l'arrière-plan est flou. En effet, l'auteur de la photo a sans doute voulu ne laisser que le sujet principal dans une sorte de "zone de netteté". Cette zone de netteté s'appelle la "profondeur de champ", c'est-à-dire que tous les sujets qui seront dans cette zone seront nets. L'ouverture de l'objectif est le paramètre qui gère la profondeur de champ.
Généralement, pour la photo ferroviaire, il sera préférable d'utiliser une très grande profondeur de champ, pour s'assurer d'avoir toute une rame de nette. Vous allez donc me dire qu'il faut mettre l'ouverture la plus petite possible... Il est possible d'opter pour cette solution, mais il y en a une autre qui vous permettra d'être plus flexible sur l'ouverture.
En effet, effectuer sa mise au point sur la distance hyperfocale (pour plus de détails, cliquez ici) permet d'obtenir une profondeur de champ maximale pour des sujets situés à plusieurs mètres, quelque soit l'ouverture. Pour cela, il faut arriver à avoir une mise au point correcte sur l'infini (car il y a plusieurs infinis sur les objectifs.........). Attention, si la mise au point n'a pas été faite correctement, la photo risque d'être entièrement floue.
Voilà, tout a normalement été à peu près abordé ou presque. C'est maintenant à vous d'apprendre à jouer entre les différents réglages pour obtenir la photo optimale.
Pour vous donner un ordre d'idée, voici le genre de réglages type que j'obtiens sur un réflex numérique :
- Temps ensoleillé, ciel dégagé : 1/800 secondes, f/7.1 (voire f/8.0), ISO 200
- Temps ensoleillé, premiers rayons du soleil : 1/800 secondes, f/5.6, ISO 200 (voire 400)
- Temps couvert : 1/640 secondes, f/4.0, ISO 400
- Temps très brumeux et très couvert : 1/500 secondes, f/4.0, ISO 800
- De nuit au trépied : de 5 à 30 secondes (selon la puissance de l'éclairage), f/8.0, ISO 100 (mettez la sensibilité ISO la plus basse possible)
Le témoin d'exposition de votre appareil, lorsque vous êtes en mode manuel, peut vous aider à exposer correctement votre photographie (dans le cas où il ne se trompe pas lui-même !). Si vous disposez d'un appareil numérique, et que le train est à l'arrêt, n'hésitez pas à faire plusieurs essais et à corriger vos réglages à l'aide du graphique d'exposition disponible sur certains appareils (exemples de graphiques en bas de la page). Si le graphique est trop concentré vers la droite, la photo est sur-exposée. S'il l'est vers la gauche, elle est sous-exposée.
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